Adrien Manniez, expert en cyberdéfense et cybersécurité, livre sa vision sur la tentative de résolution du conflit ukrainien par le président Trump.
Changement de direction dans la politique américaine. Le soutien à l’Ukraine et à sa volonté de récupérer les terres perdues durant "l’opération spéciale" russe, longtemps prôné par Joe Biden, laisse place à une volonté de Donald Trump de négocier rapidement la paix avec Vladimir Poutine. L’Europe, malgré son soutien financier et militaire conséquent, n’étant pas en mesure de soutenir à elle seule l’effort de guerre ukrainien face à la Russie, est obligée de subir la décision américaine et les conséquences de son retrait. Pire encore, elle est pour le moment évincée de pourparlers qui concernent pourtant sa sécurité, ainsi que celle d’un État qu’elle souhaite intégrer prochainement au sein de son Union.
La situation rappelle combien une entité politique telle que l’Union Européenne, toute puissante qu’elle soit d’un point de vue économique ou idéologique, n’est rien si elle ne dispose pas d’un outil militaire capable de défendre ses intérêts, en dissuadant ses adversaires de franchir les limites, qu’elles soient géographiques ou symboliques. En cela, l’UE est la digne héritière des cités grecques, faisant face à une logique impérialiste de part et d’autre.
Désengagement stratégique
Les décideurs européens se disent surpris et choqués de ce retournement. Ce serait pourtant oublier qu’il y a 80 ans, presque jour pour jour, se tenait la conférence de Yalta, durant laquelle les États-Unis négociaient déjà avec les dirigeants de l’URSS le partage d’une partie de l’Europe. L’objectif poursuivi à l’époque par l’administration Roosevelt était de pouvoir rapidement se désengager du théâtre européen, pour concentrer toutes ses forces dans la bataille du Pacifique. La situation rappelle étrangement celle que nous connaissons aujourd’hui. L’administration Trump déclare chaque jour sa volonté de renforcer son flanc ouest (notamment en Asie) dans la perspective d’un conflit, économique aujourd’hui, militaire demain, avec la Chine..........
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